Publié dans Editorial

Sur le fil du rasoir !

Publié le mercredi, 22 juillet 2020

La surchauffe ! La tension monte d’un cran. La paix ou l’ordre public ne tient qu’à un fil. La gestion de la crise sanitaire due à la pandémie du nouveau coronavirus se corse. Elle risque à tout moment de déclencher une explosion sociale. Depuis le 20 mars, date à laquelle le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry, annonçait l’apparition pour la première fois du virus Covid sur le territoire national, ayant contaminé trois personnes, le pays vit dans l’incertitude. Quatre mois après sa première apparition en Chine, Covid semblait épargner la Grande île. Mais, à partir de ce « vendredi noir » du 20 mars, c’est le chaos. Le Président de la République fit savoir, ce jour-là, le début du confinement à Madagasikara, plus précisément à Analamanga, le premier foyer de la pandémie. Ce fut donc le commencement de la galère et les activités économiques en pâtissent.

 

Au premier rang des victimes collatérales du Covid-19 se trouve le Tourisme ainsi que toutes les activités annexes qui en dépendent. Etant entendu que le ciel malagasy ferme ses « portes », le transport aérien subit de plein fouet l’impact destructif de la pandémie. Tous les professionnels de ce secteur porteur vivent dans la tourmente, dans l’anxiété d’un avenir incertain. Les tenants du pouvoir font de leur mieux. Mais, vu la  fragilité des moyens à bord, l’Etat ne peut pas prétendre apporter des solutions à la fois solides et pérennes. Le doute s’installe et se transforme peu à peu en indignation.

 Viennent après, les activités industrielles et textiles qui, elles aussi, subissent durement les effets pervers du confinement. Les plateformes regroupant les opérateurs selon leurs activités se démènent et remuent ciel et terre pour sonner le tocsin et ce pour attirer l’attention des autorités étatiques sur le péril qui guette et trouver incessamment les voies et les moyens afin d’anticiper le danger. Le Groupement des entrepreneurs de Madagasikara (GEM) et le Fivondronan’ny Mpandrahara Malagasy (FivMpaMa) ne cessent de monter au créneau. Des milliers de salariés risquent de perdre leurs emplois et se retrouveront sur le pavé. Les solutions avancées par les tenants du régime ne les satisfont pas assez. Le marasme et inquiétudes gagnent en puissance.

Le secteur informel qui englobe la grosse partie de l’économie nationale souffre d’une douleur profonde. Les activités tertiaires (petits commerces, grands espaces de vente et les micro-activités non répertoriées nulle part, …) occupent le gros de la troupe. Ce secteur incontrôlé et incontrôlable échappe à tout système fiscal nourrit la très grande partie de la population. Avec le durcissement des mesures pour maîtriser la pandémie, entre autres, le re-confinement décrété par le Gouvernement récemment, le petit peuple traverse une période critique. Et le ras-le-bol  ravive la tension sociale.  Cela ne tient qu’à un fil  pour que malheureusement tout s’explose!

Les Forces de défense et de sécurité, chargées en première ligne de faire appliquer les consignes, ont grandement intérêt à prendre toutes les précautions nécessaires afin de ne pas déclencher l’explosion. Il ne faut jamais oublier qu’elles s’activent sur des œufs ou sur un terrain miné. Les moindres bavures ou dérapages coûteront cher.

Les dirigeants du pays, du sommet de l’Etat à la base, marchent sur le fil du rasoir. Attention, danger de mort !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025
Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff